Aujourd’hui, l’équipe montréalaise qui planchait sur une application de traçage de contacts de la COVID-19 (avec intelligence artificielle) «rend les armes». (Pas parce qu’il n’y aura pas d’application au Canada, mais parce que l’aval gouvernemental est plutôt accordé à Shopify.)

Contrairement à Shopify, le Mila a décidé de récolter beaucoup de données de santé et de données démographiques. Je pense que c’est ça qui a rendu le gouvernement pl us frileux

(Anne-Sophie Letellier)

Le temps contre tous

D’une part, les entreprises se dépêchent à mettre en place des outils techniques; d’autre part, les gouvernements tentent d’accélérer la prise de décision. Dans la hâte, difficile d’intégrer des conditions favorisant la tenue d’un débat démocratique.

L’ensemble de la démarche, qui est de voir comment la science peut nous amener à innover rapidement, en a souffert. On est en train d’étouffer cette conversation. On veut que le débat ait lieu, mais ça doit être un débat honnête basé sur des faits et pas de fausses informations.

(Valérie Pisano)

Un réel débat de société

Ceci dit, l’initiative montréalaise a été sujette à de vives critiques, dont certaines réclamaient la nécessité d’un débat ouvert, transparent et démocratique. Oui, bien sûr.

Mais l’accueil méfiant que la sphère populaire a réservé à l’équipe montréalaise – une petite OBNL indépendante mise sur pied spécialement pour le contexte exceptionnel – ne contraste-t-il pas violemment avec l’adoption par le grand public de toutes les technologies de l’information, contrôlées par les quelques grandes corporations du numérique?